En Savoie Mont Blanc, l’enchantement de l’hiver a ses éclaireurs : les flocons !
À l’issue de leur danse hypnotique – si belle à admirer – ils donnent corps à la « première neige » tant attendue. En quelques heures, quelques jours, le paysage disparaît dans la ouate. Sonne alors l’heure des plaisirs de la glisse !
Peuf.
Mot savoyard désignant la poudreuse, source naturelle de sensations à ski !
La poudreuse, aérienne et grisante
Un tapis de flocons, tous uniques !
La poudreuse, Graal des amateurs de glisse, doit sa belle légèreté aux flocons qui la composent. Ces derniers sont issus du mariage givré de la vapeur d’eau et de fines poussières : les cristaux de glace qui en résultent grandissent, s’alourdissent et finissent par chuter de leur nuage. Lors de ce voyage entre ciel et terre, chaque « fleur de neige » devient alors unique, drapée dans une robe de cristal remodelée au gré des couches d’air traversées. Altitude, humidité, température, vitesse de chute ou encore champ électrique lui sculptent une parure sur mesure…
Selon la température de l’air (0 à -18 °C), les cristaux de glace se font étoiles, plaques, aiguilles, colonnes ou même pointes…
Le vent, architecte du paradis blanc
Une fois parvenus au sol, les flocons n’ont pas encore achevé leur voyage : car dévalant des sommets, le vent d’hiver peut déplacer des montagnes de neige fraîche ! À son contact, la fine poudreuse roule, vole, longe les obstacles jusqu’à trouver un rempart protecteur. Au fil des heures, ce refuge donne lieu à un amas de neige : congère, corniche ou plaque. Un phénomène naturel que les sites d’altitude intègrent stratégiquement dans leur plan d’aménagement pour créer des zones de déblaiement naturel.
Juste déposée, la poudreuse voltige encore sous l’effet du vent.
La poudreuse, miroir du ciel
Lorsqu’elle a achevé son pas de deux avec le vent, la poudreuse s’installe enfin sur les hauteurs. Fraîche et scintillante, elle assure le spectacle avec ses cristaux de glace qui diffractent la lumière du soleil dans toutes ses nuances. Au zénith, la poudreuse est ainsi d’une blancheur éclatante. À l’ombre, elle se teinte d’un bleu glacier. À l’aube, elle joue les nuanciers de rose tandis que le crépuscule l’orne d’une parure orangée…
La magie blanche, renouvelée de l’aube au crépuscule, en Savoie Mont Blanc
Composée à 90 % d’air, la poudreuse est aussi l’état de la neige le plus léger, le plus pur et le plus isolant. Accrochée aux branches, elle habille les végétaux de sa couette douce et sèche. Déposée au sol, elle devient un cocon pour les plantes et les animaux réfugiés dans cet « espace subnival » préservé du gel. Enfin, sculptée par la main de l’homme, elle compose un igloo protecteur même par -40 °C…
Un univers du blanc, nouvelle donne pour les animaux
Les animaux ont su s’adapter à ce brusque changement de repères que leur impose l’arrivée de la neige. Le lagopède alpin – ou « perdrix des neiges » – et le lièvre blanchot délaissent leur brun estival pour un blanc « ton sur ton », subtil camouflage. Les renards se laissent envelopper par la neige pour passer la nuit à l’abri du vent et du froid mordant. Evoluant à flanc de montagne, les chamois se méfient des coulées de neige : face à un couloir, ils laissent la femelle la plus expérimentée de la harde choisir le chemin, puis s’engagent, un par un, sur sa trace pour éviter toute surcharge au manteau neigeux instable. En poudreuse, la prudence reste de mise…